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LE CHEF DES HURONS

Si les Français réussissaient à enlever cette position aux Anglais, ils les rejetaient dans le bassin de l’Hudson.

Chouegen était défendu par les forts Oswego, Ontario et Saint-Georges.

Dans le principe, ces forts avaient été élevés pour repousser les invasions des Peaux-Rouges, aussi étaient-ils mal construits : les murs avaient peu d’épaisseur et n’étaient défendus par aucun fossé.

Ces forts, suffisants lorsqu’il s’agissait de repousser une attaque des Indiens, ne pouvaient résister efficacement aux boulets, d’autant plus que, élevés un peu au hasard, plusieurs étaient entourés de hautes collines du haut desquelles une batterie ennemie pouvait exécuter un feu plongeant.

Les trois forts dont nous avons parlé plus haut étaient commandés par un officier de mérite, ayant le grade de colonel et nommé Mercer. Il n’avait pour défendre ces trois positions, que dix-huit cents hommes.

Les Français arrivèrent par le lac Ontario, le 10 août 1756 ; ils débarquèrent aussitôt à une demi-lieue du fort Ontario.

Le colonel Bourlamaque, chargé de la direction des opérations, ouvrit audacieusement une tranchée à deux cents mètres de la place.

L’attaque fut si bien menée, que la résistance des Anglais ne dura pas trois jours.

Le 13 août, vers quatre heures de l’après-midi, les Anglais évacuèrent en toute hâte le fort que M. Bourlamaque fit aussitôt occuper par les troupes françaises.

Une heure avant la retraite des Anglais, leur commandant, le colonel Mercer, avait été tué.

Cette première victoire redoubla l’entrain des troupes ; pourtant, le plus dur restait à faire. Il s’agissait d’enlever les forts Oswego et Georges.

M. de Montcalm fit installer, dès la nuit, une batterie sur une colline qui dominait les deux forts, entre lesquels une