III.
UN GLORIEUX FAIT D’ARMES.
e lendemain, au point du jour, ainsi qu’ils l’avaient
décidé, Sans-Peur et les deux Hurons quittèrent la
Mission pour retourner, le premier à Québec, où
M. de Vorcel devait l’attendre avec une impatience fébrile, et les guerriers à leur village, car les hostilités permanentes exigeaient la présence des Hurons dans les rangs de l’armée française, dont ils étaient les fidèles alliés. Taréas comptait arriver bientôt à Québec avec plusieurs centaines de guerriers, secours précieux pour le général en chef.
Lorsque Sans-Peur se fit annoncer chez M. de Vorcel, ce dernier poussa un cri de joie : il allait enfin avoir des nouvelles de sa fille chérie ; bonnes ou mauvaises, elles feraient au moins cesser l’incertitude terrible qui lui poignait le cœur.
— Eh bien, mon ami, s’écria-t-il en tendant la main au chasseur, qu’avez-vous appris ?
— Mon colonel, répondit le chasseur en serrant la main qui lui était tendue, Mlle Marthe est saine et sauve.
— Merci, mon Dieu ! fit le colonel en levant vers le ciel un regard empreint d’une reconnaissance infinie.
Sans-Peur lui fit alors un récit détaillé de ce qui s’était passé.