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LE CHEF DES HURONS

Taréas alla vivement à leur rencontre et s’entretint longuement avec eux ; puis il revint vers le colonel qui continuait à causer avec le chasseur.

— Bonne nouvelle ! dit-il en souriant.

— Auriez-vous appris quelque chose concernant ma fille ? demanda anxieusement M. de Vorcel.

— Oui.

— Oh ! parlez, parlez vite.

— Depuis deux heures, dix de mes guerriers explorent les environs pour relever les pistes.

— Et qu’ont-ils découvert ?

— La Vierge pâle n’a pas été enlevée.

— Comment le savez-vous.

— Mes guerriers ont suivi ses traces.

— Elle serait donc partie volontairement.

— Oui.

— Dans quel but ?

— La peur donne des ailes, dit sentencieusement le chef.

— Elle se serait enfuie pour échapper aux Iroquois !

— C’est probable.

— Courons ; il faut la rejoindre.

— Mon frère oublie que la Vierge pâle est partie depuis hier.

— Ce qui veut dire ?…

Taréas baissa la tête, comme embarrassé par la réponse qu’il allait faire.

— Je comprends ce que signifie le silence du chef, dit le chasseur ; mais à un homme comme vous on doit tout dire.

— Est-ce encore un malheur !

— Peut-être.

— Voyons, expliquez-vous clairement.

— De nombreux partis d’Anglais et d’Iroquois tiennent la campagne. Or, depuis hier, Mlle Marthe peut fort bien être tombée au pouvoir de l’un d’eux. Il faut donc en finir ici au plus vite, afin que le chef et moi commencions nos recherches.