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LE CHEF DES HURONS

— Pardon. Acceptez-vous ce que je vous propose ?

— Il le faut bien.

— Alors, écoutez-moi.

— Je suis tout oreilles.

— Depuis quelque temps, je surveille une caravane qui s’est installée non loin d’ici pour fonder un défrichement. Or, il y a quelques jours, étant en observation, j’ai vu deux hommes sortir d’un bois et se diriger vers le camp, portant sur un brancard un jeune homme évanoui.

— Peut-être était-il mort ?

— Non, car ils l’eussent laissé au lieu de l’emporter.

— C’est juste.

— Si je n’ai pas encore attaqué cette caravane, c’est que ma troupe n’est pas assez nombreuse ; mais en y joignant la vôtre, ce sera différent.

— Sommes-nous bien éloignés de ce défrichement ?

— En quelques heures nous pouvons nous y rendre.

— Si vous le voulez bien, nous nous mettrons en route au point du jour.

— Soit.

Une poignée de main scella cette convention.

Le lendemain, au lever du soleil, les deux troupes se mettaient en route et, le soir même, la ferme de Joseph Dufour était attaquée.

Nous savons ce qui se passa et comment les bandits furent surpris à l’improviste par le colonel et son escorte.

Nous avons dit qu’une dizaine d’entre eux avaient été faits prisonniers. James et la Panthère étaient du nombre.

Ils n’avaient jeté leurs armes que dans l’espoir de fléchir leurs ennemis ; aussi en se voyant chargés de liens, leur rage fut-elle grande. Néanmoins, ils firent bonne contenance lorsqu’ils se trouvèrent devant le tribunal improvisé par M. de Vorcel.

— Vous avez été pris les armes à la main, dit le colonel en