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LA LOI DE LYNCH

— Oui, Sans-Peur ? reprit James en serrent les poings avec colère. C’est lui qui a tué Rodriguez, j’en suis sûr ! de même que j’ai la certitude que c’est lui qui a fait pendre mon frère et ses compagnons, lorsqu’ils se sont rendus à la Mission.

Les bandits étaient atterrés. Ils connaissaient le courage et l’activité de leur ennemi et ne doutaient point qu’il ne mît tout en œuvre pour réunir hâtivement les coureurs des bois, afin de leur courir sus comme à des bêtes fauves.

James fut le premier à reprendre son sang-froid.

— Il faut nous rassembler au plus vite, dit-il. Séparons-nous sans trop nous écarter et tirons des coups de fusil pour appeler les camarades.

Grâce à cette tactique, le lendemain, vers midi, la troupe se retrouvait au complet, sauf l’Espagnol, qui avait une excellente raison pour manquer à l’appel.

Les recherches recommencèrent avec activité, mais plusieurs jours s’écoulèrent sans que les bandits découvrissent le plus faible indice.

Ils commençaient déjà à désespérer de retrouver jamais le fugitif, dont la capture avait fait germer en leur cœur de si belles espérances, quand le hasard leur vint en aide au moment où ils s’y attendaient le moins.

Un soir, en faisant halte pour passer la nuit, ils aperçurent, à une faible distance, un feu de veille allumé au pied d’une montagne.

James envoya aussitôt deux hommes en éclaireurs.

Lorsqu’ils revinrent, ils lui apprirent que le feu qui l’avait intrigué était celui d’un Sioux nommé la Panthère, bandit de la pire espèce, qui parcourait le désert depuis quelques années, à la tête d’une dizaine de pirates sang-mêlé, dont la cruauté dépassait tout ce que l’on peut imaginer.

James connaissait la Panthère depuis longtemps, et, bien qu’il n’éprouvât pour ce féroce et sanguinaire Peau-Rouge aucune sympathie, il entretenait avec lui des relations sinon