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X.

LA LOI DE LYNCH.



Il nous faut maintenant rétrograder de quelques jours, pour expliquer la présence des pirates autour de la ferme.

En quittant la caverne du jaguar, les bandits de James n’étaient rien moins que rassurés. Leur cruauté et les nombreux vols dont ils s’étaient rendus coupables, les faisaient exécrer des chasseurs qui leur avaient, depuis longtemps, voué une haine mortelle.

Conscients des sentiments qu’ils inspiraient aux coureurs des bois, ils ne marchaient que par groupe, afin d’éviter une embuscade où, séparément, ils eussent certainement succombé. Grâce à cette précaution, ils parcouraient hardiment le désert.

Pourtant, au moment de se séparer pour se mettre à la recherche de Louis de Vorcel, ils semblaient s’être ralliés complètement à l’idée que leur avait imposée leur chef. Mais, par un hasard extraordinaire, au bout de quelques heures ils se rejoignaient par groupes de quatre ou cinq. Alors, l’habitude l’emporta sur l’obéissance, et ils marchèrent ensemble, sans plus s’occuper des ordres qu’ils avaient reçus.

Deux jours plus tard, James rencontrait un de ces groupes