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le chef des hurons

Après une heure d’un profond sommeil, le jeune homme, qui n’était autre que Louis de Vorcel, rouvrit les yeux pour la seconde fois ; mais bien que sa faiblesse fût extrême, son regard était assuré.

— Merci, dit-il en tendant les mains à Joseph Dufour et à sa femme ; vous m’avez sauvé !

— Ne pariez pas, dit Mme Dufour. Vous allez prendre quelques aliments, et demain nous causerons.

Des mets furent placés sur le lit où l’on avait couché Louis. Il les dévora avec avidité.

Ce repas terminé, une légère rougeur couvrit ses joues et il poussa un soupir de bien-être en se renversant et fermant les yeux.

— Il va dormir jusqu’à demain, dit Mme Dufour. Retirons-nous afin de le laisser reposer.

La famille sortit de la tente et s’installa devant une table où était servi le dîner.

Lorsque les étoiles marquèrent dix heures, tous dormaient dans le camp, sauf deux serviteurs placés en sentinelles.

La nuit s’écoula sans incident, et quand l’aube raya l’horizon d’une ligne blanchâtre, chacun se leva et bientôt le camp fut en rumeur.

Soudain, la toile qui fermait l’entrée d’une tente fut soulevée, et Louis de Vorcel parut, promenant autour de lui un regard étonné.

Le jeune Charles s’avança vivement en souriant, lui tendant la main.

— Eh bien, monsieur, lui dit-il, comment vous sentez-vous ?

— Mais… assez bien, répondit Louis en serrant la main du jeune homme.

— Tiens ! s’écria joyeusement Joseph Dufour, voilà notre malade qui se promène. Puisqu’il en est ainsi, nous allons déjeuner ; ensuite, vous nous direz ce qui vous est arrivé.