Page:Ville - Le chef des Hurons, 1900.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VIII.

LA FAMILLE DUFOUR.



Il était environ, quatre heures de l’après-midi. Les rayons obliques du soleil commençaient à allonger dans la plaine l’ombre des arbres gigantesques dont elle était parsemée çà et là.

Soudain des bruits confus s’élevèrent ; et bientôt une caravane s’avança à travers les hautes herbes qui ondulaient gracieusement sous le souffle d’une brise légère et tout imprégnée d’odorantes et âcres senteurs. En tête de la caravane venait un homme paraissant âgé de cinquante ans environ. Ses traits énergiques et brunis par le soleil, étaient empreints d’une loyauté et d’une bonté extrêmes.

Derrière lui venaient cinq chariots traînés chacun par quatre bœufs et contenant des objets mobiliers, des instruments aratoires, des vivres et des munitions.

Joseph Dufour, tel était le nom du chef de cette caravane, se retournait de temps en temps pour s’assurer que la marche continuait en bon ordre.

Chaque fois, son regard se fixait tendrement sur quatre cavaliers qui escortaient les chariots.