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deuxième voyage

Vernier et le comte allaient d’un matelot à l’autre, félicitant les courageux, stimulant les traînards, prodiguant à tous des paroles d’encouragement.

Cette marche dans une pénombre continuelle avait quelque choses de lugubre. Malgré son ambition, le comte eût volontiers donné l’or que l’on transportait avec tant de peine, pour qu’un rayon de soleil traversât le funèbre crépuscule à travers lequel ses compagnons et lui se mouvaient, semblables à des ombres chargées d’accomplir une mystérieuse et ténébreuse besogne.

Quelques heures par jour, seulement, une clarté pâle et triste rappelait aux aventuriers qu’ils n’étaient point condamnés à une nuit éternelle.