Page:Ville - Au Klondyke, 1898.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.



III

la moisson d’or



D ès que l’aube parut, un coup de sifflet réveilla les dormeurs, qui furent sur pied en un clin d’œil, tant on avait hâte de se mettre à la besogne.

Le capitaine fit distribuer des pioches aux indigènes, qui se mirent immédiatement au travail. À mesure que des pépites d’or jaillissaient du sol, les matelots s’en emparaient et les jetaient dans des baquets pleins d’eau où la terre se liquéfiait, tandis que le précieux métal tombait au fond. L’eau, ou plutôt la boue vidée, on recueillait l’or, qui était aussitôt enfermé dans des sacs de toile.

La récolte de cette première journée émerveilla les deux amis. Jamais, dans leurs plus folles espérances, ils n’eussent osé concevoir un tel résultat.

Après un mois de travail, les chaloupes étaient pleines de sacs d’or empilés de façon à ne point perdre de place.

Le capitaine songea alors au retour. Le chargement étant aussi complet que possible, rien ne retenait plus les aventuriers. Pourtant, chacun éprouvait une sorte de re-