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XII

conclusion



E n débarquant au Havre, dès que nos amis eurent posé le pied sur le quai, une pensée se présenta à leur esprit : il fallait se séparer. Jusque-là, ils avaient été si étroitement liés par la chaîne invisible que forge le malheur, qu’ils n’avaient pas encore songé qu’il leur faudrait se quitter un jour.

Vernier, dont la nature supérieure était accessible à tous les tendres sentiments, sentait son cœur se serrer à l’idée de dire pour toujours adieu à ces trois hommes dont il avait été si souvent à même de constater les belles qualités.

En quelques secondes il se remémora le profond dévouement de Valentin pour M. de Navailles, le courage de Loriot lors de sa terrible chute au fond du gouffre, dans la forêt, les vertus religieuses dont le vieux Baludec avait fait preuve dans des circonstances critiques. Malgré lui, il se dit que ce lui serait un bonheur d’être toujours entouré de ces braves gens.

Il commença par les emmener dans un hôtel, car il était