Page:Ville - Au Klondyke, 1898.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
au klondyke

et descendit dans l’entrepont, mais avec, sur le visage un air si farouche, que pas un matelot n’osa lui rire au nez.

— Allons, dit tristement le bon Valentin, le voilà fâché… Si seulement, il m’avait prévenu, tout cela ne serait pas arrivé.

Et le brave garçon, fort mécontent de lui-même, descendit à son tour dans l’entrepont, afin de se mettre à la recherche de son ex-ami, décidé à lui faire les plus plates excuses pour reconquérir son affection.

Ce ne fut que le soir qu’il rencontra enfin le Parisien. Ce dernier, à peu près calmé, daigna accepter les explications qui lui furent données et une poignée de main scella la réconciliation.

— Une autre fois, lui avait dit Valentin, préviens-moi et au lieu de te contredire, je t’aiderai.

Cependant, la Belle Hélène n’en continuait pas moins sa route ; aussi, un mois après que l’équipage eut recueilli nos amis, entrait-elle dans le port de New-York.

Il avait été convenu entre le capitaine et Vernier que ce dernier ne parlerait à personne des trésors du Klondyke, promesse qui fut religieusement tenue, d’autant plus que nos amis avaient hâte de revoir la France.

Aussitôt débarqué, Vernier se rendit au bureau des messageries et retint quatre places pour le premier paquebot en partance pour le Havre…

Le départ eut lieu trois jours plus tard.

Avec quelle ivresse Vernier et ses compagnons virent les côtes d’Amérique s’effacer au loin ! Il y avait bien encore à courir les chances d’une traversée d’une dizaine de jours