que vous venez de tracer sur cette carte, je me fais fort de trouver deux millions en huit jours.
— Je comprends maintenant qu’une seule visite au Klondyke puisse vous suffire.
— D’autant plus que d’autres y resteront après mon départ, ce qui me procurera encore d’assez beaux bénéfices.
— Expliquez-vous, car, cette fois encore, je ne vous comprends pas.
— Vous figurez-vous que mes actionnaires consentiront à abandonner le Klondyke tant qu’il y restera une parcelle d’or ? Non pas. Une fois la curée commencée, elle continuera.
— Si j’ai bien compris, vous allez fonder une société définitive pour l’exploitation continuelle des mines.
— Vous l’avez dit. Ainsi donc, vous toucherez de jolis dividendes sans être obligé à un nouveau voyage, car je ne consentirais jamais à m’enrichir sans que celui qui aura fait ma fortune y trouve aussi son compte.
— Merci de cette bonne parole qui dénote chez vous une loyauté peu ordinaire, mais je m’en tiens à ce que je vous ai dit… Je suis sans famille et à la tête de plus de deux millions, somme suffisante pour moi, et qui constituera, après ma mort, un assez beau denier pour les pauvres.
— C’est de la haute philosophie ! s’écria le capitaine en proie à un étonnement qu’il ne cherchait même pas à dissimuler.
— C’est le résultat de mes méditations pendant les cinq mois que j’ai passés au milieu des glaces, alors que