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la fonte des glaces

— Nous arrivons trop tard, dit en français un des matelots… Pauvres diables ! ils sont morts de faim.

— Au lieu de bavarder, emportez-les à bord, dit un jeune homme portant l’uniforme de lieutenant.

Cet ordre fut promptement exécuté, et en moins d’une demi-heure, les quatre naufragés se trouvèrent couchés dans des lits dressés à la hâte, car, quoi qu’en eût dit le matelot, ils respiraient encore.

Des soins aussi intelligents qu’empressés ne tardèrent pas à les rappeler à la vie, qui, au premier abord, semblait les avoir abandonnés.

On leur fit alors avaler quelques gorgées de bouillon et un doigt de vin, dont l’action bienfaisante se manifesta par un sommeil calme qui dura plusieurs heures, après quoi ils prirent une seconde ration de bouillon et de vin, qui acheva de rendre à leur esprit toute sa lucidité.