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la révolte

page, mais fais en sorte que personne ne remarque ton manège.

— Soyez tranquille, capitaine ; on n’est pas Parisien pour rien.

Loriot manœuvra si adroitement, que cinq minutes après le second et le maître se trouvaient près de Vernier sans même que les matelots s’en fussent aperçus.

— Messieurs, leur dit Vernier, un complot est tramé contre moi et une partie de l’équipage.

— Vous en êtes sûr ? interrogea le second, tandis que le maître d’équipage semblait douter d’avoir bien entendu.

— Absolument, répondit Vernier, mais je ne connais que deux des coupables. Voici donc ce qu’il faut faire : dans une demi-heure je vous dirai de m’accompagner à bord afin de voir quelles sont les parties de Caïman que nous devons brûler. Quand j’aurai donné cet ordre, vous, maître, vous désignerez six hommes de corvée qui viendront avec nous. Il est bien entendu que vous nous suivrez, car nous aurons besoin de prendre des mesures énergiques pour faire tête à la révolte qui doit éclater ce soir.

— Quels sont les matelots que je devrai désigner ?

— Loriot, Martin, Baludec, Garnier, Grivat et Fertus, car je peux répondre de ceux-là.

— Est-ce tout, capitaine ?

— Oui. Vous pouvez vous retirer.

Une demi-heure plus tard, Vernier quittait la case escorté des hommes qu’il avait désignés.

Aussitôt à bord, il conduisit son monde dans l’entrepont.