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IX

la révolte



I l était dix heures du soir. Le brouhaha des conversations allait s’éteignant, et sous la clarté indécise d’une lampe accrochée au fond de la case, les matelots s’allongeaient lentement dans leurs hamacs, où, pendant quelques heures, ils allaient oublier leur infortune et les dangers qui les entouraient.

Profitant des allées et venues de ses camarades, un homme s’était glissé dehors, rapide et silencieux.

Cet homme, c’était Loriot.

Il s’élança au pas de course du côté du Caïman, y grimpa lestement et descendit dans l’entrepont.

Une fois là, il tira de sa poche un morceau de bougie, l’alluma et promena autour de lui un regard investigateur.

Des matériaux de toutes sortes, provenant de la démolition des cabines, étaient jetés çà et là. En quelques minutes il arrangea ces débris de manière à pouvoir s’y cacher complètement lorsqu’il en serait temps ; éteignant