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au klondyke
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Au dehors, le vent soufflait avec de rauques mugissements.

Vers huit heures du matin, le sifflet du maître d’équipage éveilla les dormeurs, qui sautèrent en bas des hamacs.

Le café noir fut distribué, puis le capitaine rassembla ses hommes, et leur annonça que, le charbon étant épuisé, il avait décidé de brûler le Caïman.

À cette nouvelle, des lamentations coururent dans les rangs, mais Vernier y mit fin en expliquant que, sans ce sacrifice, dans quelques heures, tous seraient morts, tandis que le bois du navire permettrait d’attendre la fin de l’hiver.

— Mes amis, dit-il en terminant, tout n’est pas perdu. Je vous demande seulement d’avoir confiance en moi et de ne pas discuter mes ordres, car ils auront toujours pour but l’intérêt général. Rendez-vous donc à bord et commencez à enlever les cloisons et les meubles des cabines. Cela nous suffira pour trois ou quatre jours ; après, nous verrons… Lieutenant, ajouta-t-il en s’adressant au second, veuillez faire exécuter les ordres que je viens de donner.

Le second se plaça en tête des matelots, et tous quittèrent la case.

Vernier resta seul avec le comte et Valentin.

— Mon pauvre garçon, dit-il à ce dernier, tu fais un drôle de service.

— Je ne me plains pas, répondit doucement l’honnête serviteur.

— C’est vrai, mais avoue que tu préférerais épousseter les meubles de l’hôtel de la rue de Varennes que balayer la neige autour de la case.