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l’installation
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Le lendemain, la neige cessa de tomber. Alors, on respira plus librement, car les fréquentes sorties que les matelots étaient obligés de faire pour déblayer la toiture leur causaient de mortelles appréhensions. Ils avaient découvert les cadavres de leurs infortunés camarades et cette vue les avait glacés d’épouvante, car ils comprenaient qu’à chaque excursion au dehors, ils risquaient de partager leur sort.



Ce fut donc avec une joie extrême qu’ils accueillirent la fin de ce déluge de neige.

Lorsque Vernier fit une dernière fois sortir ses hommes afin qu’ils déblayassent les alentours de la case, un cri de stupéfaction s’échappa de toutes les poitrines : le Caïman avait disparu. À sa place on voyait une masse blanche d’où émergeaient trois pointes : la cime des mâts du navire.

D’un coup d’œil, Vernier jugea la situation : sous l’action de la bise glaciale qui soufflait sans interruption, cette