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VIII

l’installation



L e lendemain, vers midi, c’est-à-dire lorsque la faible clarté qui apparaissait chaque jour pendant quelques heures éclaira un peu la pénombre, Vernier monta dans la grande hune et interrogea l’immensité.

Les flots de la mer Arctique avaient complètement disparu. Partout la glace amoncelée offrait un spectacle désolé et navrant.

Vernier ne s’attarda pas dans ce poste aérien, car la température était effroyable. Les cordages du Caïman, couverts de givre, étaient aussi raides et cassants que s’ils eussent été de verre. Aussi fut-ce avec des précautions infinies que le capitaine redescendit sur le pont, où les matelots contemplaient avec effroi d’énormes glaçons ondulant dans la petite baie.

Ce qu’avait prévu Vernier arrivait : la baie se congelait. Il fallait donc se prémunir contre toutes les éventualités.

Les matelots reçurent l’ordre de transporter à terre toutes