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au klondyke

votre parti et agissez prudemment si vous ne voulez pas qu’il vous arrive malheur.

— Allons, dit Vernier en se levant, restons-en là pour ce soir. Je n’entends plus rien. Nos matelots doivent être couchés ; imitons-les. Demain nous aviserons.

Le comte et le second souhaitèrent le bonsoir à Vernier, puis ils sortirent pour se rendre dans leur cabine.

En traversant l’entrepont, ils virent les matelots endormis dans leurs hamacs. La vue de ces hommes ignorants du danger terrible qui les menaçait les attrista profondément, et ils se séparèrent en échangeant silencieusement une poignée de main.

En entrant dans sa cabine, le comte aperçut Valentin dormant sur une malle.

Au bruit des pas de son maître le brave serviteur se réveilla.

— Tu n’es pas encore couché ? lui dit le comte

— Je vous attendais, répondit Valentin. Il aurait pu se faire que vous eussiez besoin de moi.

— Mon bon Valentin, à l’avenir, tu me feras le plaisir de te coucher en même temps que les matelots. Nous ne sommes malheureusement plus dans mon hôtel et je peux fort bien me déshabiller seul.

— Oh ! monsieur le comte, dit tristement Valentin, pour le peu de temps que j’aurai encore à vous voir, laissez-moi près de vous le plus possible.

— Ah ça ! deviens-tu fou ?… Que signifient les paroles ?

— Pour le cas où vous auriez eu besoin de moi, je m’étais assis à la porte de la cabine de M. Vernier et j’ai