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un sauvetage émouvant

laient toujours les torches. Une fois hors de l’eau, ils s’assirent et se reposèrent quelques minutes avant de commencer leur périlleuse ascension.

Une demi-heure plus tard, tous trois se retrouvaient dans la forêt.

— Ah ! mes amis, dit alors le capitaine en tendant les mains à ses sauveurs, vous m’avez sauvé la vie au péril de la vôtre, je ne l’oublierai pas !

— Bah ! fit l’insouciant Parisien, ça ne vaut vraiment pas la peine d’en parler.

— Tu trouves ?

— Certainement. Qu’est-ce qu’un bain, pour un matelot ?

— Il y a bain et bain. D’ailleurs, si tu es matelot, Valentin ne l’est pas.

— Lui, c’est autre chose, et je reconnais qu’il a été héroïque !

— Loriot, fit Valentin, je te défends de te moquer de moi !

— Mais je parle très sérieusement, je t’assure.

— Tu ferais mieux d’avancer plus vite, car je crois que nous allons geler.

De fait, la bise glaciale qui soufflait sur leurs vêtements mouillés n’était rien moins qu’agréable. Ils activèrent donc leur marche et, en moins d’une heure, atteignirent le camp, où leur absence prolongée commençait à causer quelque inquiétude.

Dès que l’on sut ce qui s’était passé, plusieurs matelots s’empressèrent de se dépouiller d’une partie de leurs vêtements, afin que ceux du capitaine et de ses compagnons pussent sécher devant le brasier.