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au klondyke

— Vous pourriez vous raidir, c’est-à-dire faire la planche et vous laisser pousser par moi.

— Je vais d’abord essayer de passer à la nage. Si mes forces me trahissent, il sera temps d’avoir recours à ton moyen.

— Vous le voulez

— Oui, mon ami.

— Allons donc, et à la grâce de Dieu !… Vous êtes prêts ? ajouta-t-il en regardant alternativement Vernier et Valentin.

— Oui, dirent ces derniers.

— Alors, allons-y !

Et il plongea.

Ses compagnons le suivirent de si près que les trois corps, en tombant dans l’eau, ne firent presque qu’un seul bruit.

Valentin et Loriot nageaient aux côtés du capitaine, épiant ses moindres mouvements. Ce dernier faisait des efforts surhumains pour ne pas obliger ses sauveurs à venir à son secours. Mais il dut bientôt reconnaître qu’il avait trop présumé de ses forces. Il battit l’eau de ses mains et disparut, après avoir franchi à peine la moitié de la distance.

Le Parisien se précipita vers lui et le ramena à la surface.

— Faites la planche ! lui cria-t-il.

Le capitaine réunit ce qui lui restait de forces et se raidit, contractant tous ses muscles, et il avança lentement poussé par ses deux compagnons.

À force d’énergie ils atteignirent enfin la pente où brû-