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un sauvetage émouvant

— Il s’agit maintenant de remonter, dit Valentin.

Aidé de ses sauveurs, Vernier se mit sur ses pieds et examina les parois du gouffre, sur lesquelles la clarté rougeâtre des torches projetait des lueurs fantastiques.

— Je ne vois pas d’autre chemin que celui par lequel vous êtes descendus, dit-il enfin.

— Hum ! fit le matelot en fronçant les sourcils.

— Ne pouvons-nous donc remonter par la même route ? interrogea le capitaine, qui avait remarqué la nuance de mécontentement empreinte sur le visage du Parisien.

— Remonter, ce ne serait pas difficile, répondit ce dernier.

— Eh bien ?…

— Seulement, pour remonter, il faut d’abord traverser cette nappe d’eau.

— Qui nous en empêche ?

— On voit bien que vous l’avez traversée verticalement.

— Que veux-tu dire ?

— Qu’il est extrêmement dangereux de nager là-dedans.

— Pourtant, vous y avez réussi, Valentin et toi.

— C’est vrai, aussi n’est-ce pas pour nous que je m’inquiète.

— Nous ne pouvons cependant pas rester ici.

— Il y a bien un moyen.

— Lequel ?

— J’ai la certitude que vous êtes trop faible pour traverser à la nage.

— C’est entendu. Après.