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un sauvetage émouvant

Mais aucune voix ne répondit à la sienne.

Il appela encore par deux fois :

— Capitaine !… Capitaine !…

Rien, toujours rien que l’écho de ses propres paroles. Mais, soudain, une clarté plus vive jaillit autour de lui. Valentin était à son côté.

— Remonte, lui dit le matelot ; tu n’as pas le pied assez marin pour descendre plus avant.

Valentin, pour toute réponse, secoua négativement la tête et continua sa descente, bientôt rejoint par Loriot, qui tremblait de lui voir faire le moindre faux pas

Ils avaient atteint une profondeur de vingt mètres, sans avoir aperçu le capitaine. D’un commun accord ils s’arrêtèrent.

La pente qu’ils avaient suivie jusque là finissait brusquement et devant eux s’étendait une nappe d’eau sur laquelle la lueur des torches projetait des reflets argentés.

À cette vue, un cri d’horreur jaillit de la gorge des deux hommes.

— Il n’y a plus d’espoir ! gémit douloureusement Valentin.

— Oh ! fit Loriot d’une voix sourde.

Et déposant sa torche à terre, il plongea résolument, éclaboussant Valentin d’un rejaillissement d’eau qui retomba avec un bruit lugubre.

À peine revenu à la surface, le matelot nagea vigoureusement, de manière à traverser la nappe d’eau dans toute sa largeur, qui était de dix mètres environ.

— Loriot ! cria Valentin, Loriot, où vas-tu ?

Mais au lieu de répondre, le matelot nageait toujours,