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au klondyke
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chant au-dessus du gouffre, il appela d’une voix angoissée :

— Capitaine !… Capitaine !…

Mais l’écho seul lui répondit.

— Oh ! rugit-il, en proie à une profonde douleur, mon pauvre capitaine est mort !…

Valentin ne prononçait pas une parole. Pâle, les traits convulsés, il fixait un regard terrifié sur le gouffre.

Alors, au milieu du silence funèbre qui emplissait la forêt, une voix appela :

— À moi !…

— Il vit ! s’écria le Parisien avec un bond de joie… Oh ! je le sauverai !

À quelques pas s’élevaient un bouquet de maigres sapins, dont Loriot coupa plusieurs branches, qu’il enflamma au moyen d’allumettes, avec une patience inouïe, car la résine contenue dans le bois était littéralement gelée.

Valentin, une torche dans chaque main, se pencha sur le gouffre, tandis que le matelot, armé d’un brandon, en explorait le bord, espérant découvrir un endroit praticable.

Cette recherche ne fut pas vaine, car il aperçut bientôt une pente assez raide, mais suffisamment accidentée pour qu’il pût s’y risquer sans craindre de glisser. Il s’y engagea donc sans hésitation, éclairé seulement par la torche qu’il portait, car celles de Valentin n’étaient pas suffisantes pour projeter leur lumière de haut en bas.

Le Parisien descendit ainsi une dizaine de mètres, sans apercevoir autre chose que des arbustes croissant entre les rocs. Alors, il s’arrêta et appela !

— Capitaine !…