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au klondyke
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— Déchargez trois chaloupes, dit-il, et préparez un feu. Dans quelques heures, vous aurez du gibier en abondance.

Encouragés par la promesse de leur capitaine, les matelots s’empressèrent d’exécuter l’ordre qu’il venait de leur donner. En quelques minutes, les haches eurent réduit en morceaux trois chaloupes et leurs affûts.

Pendant ce temps, Vernier, Valentin et Loriot, armés jusqu’aux dents, s’éloignaient à grands pas dans la direction de la forêt.

— Apprêtez vos carabines, dit le capitaine lorsqu’ils pénétrèrent sous le couvert ; tenez-vous sur vos gardes et ouvrez l’œil. Nous ne savons ce que nous allons rencontrer.

Le crépuscule qui couvrait la plaine s’épaississait à mesure que les trois compagnons avançaient sous bois, au grand mécontentement du capitaine, qui se demandait avec angoisse s’il pourrait tenir la promesse faite à ses matelots. L’obscurité était si épaisse, qu’il était à peu près impossible de rien distinguer. Çà et là des éclaircies grisâtres perçaient le feuillage desséché par la bise glaciale. De temps en temps les trois chasseurs s’arrêtaient pour prêter une oreille attentive aux bruits de la forêt, mais ils ne percevaient que le sifflement du vent qui passait dans les branches.

— Allons, c’est fini ! dit enfin le capitaine en s’arrêtant.

— Pas encore, dit joyeusement Loriot en lâchant un coup de fusil.

Un renne venait de passer et le Parisien l’avait abattu d’une balle en plein corps.