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sans l’art des vers, cela a déjà été fait par Fénelon, Jean-Jacques Rousseau, Bernardin-de-Saint-Pierre, Chateaubriand, Georges Sand, Michelet ; est-il meilleur vers libre que la prose ? Est-il langage plus poétique que le vers musical, à rythme régulier ? Il n’y a pas dans une telle préférence une question de routine, comme le prétendent les partisans du vers libre, fos mais fine question de beauté. Est-ce par routine que nous admirons la Vénus de Milo ?

Si nous voulons chanter, prenons la lyre antique, glorieuse des doigts qui l’ont fait vibrer, feconde du divin héritage laissé par nos maîtres. Quoi ! elle est bien vieille ? Mais si nous lui donnons une âme nouvelle, sises cordes sacrées rendent par nous des accents point encore entendus, elle sera toujours jeune.