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au sons inarticulés dont nous avons tant d’exemples depuis une dizaine d’années. On a vu, en effet, des poètes se llatter d’être seulement compris d’eux mêmes et de quelques rares initiés. S’ils étaient de bonne foi dans leurs productions, je me refuse à croire qu’ils étaient en un parfait état de lucidité ; et je crois que c’est par snobisme que certains ont prétendu les comprendre et les admirer. Si par exemple Stéphane Mallarmé ne fut point un névrosé, pourquoi trouve-t-on dans son œuvre quelques poèmes d’une grande beauté, aux métaphores claires et pleines d’envolées poétiques, à côté d’une quantité de vers incompréhensibles au point qu’il s’est élevé des discussions sur leur sens, et qu’aucun des «traducteurs» n’a réussi à dégager l’idée de l’auteur ? N’en peut-on déduire