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ver le mal au lieu d’y porter remède. Force est alors d’attendre que les talons aient repoussé. Supposons que nous ayons affaire à un pied encastelé réunissant les conditions exigées pour bien opérer la dilatation.

Après avoir au préalable ramolli la corne par l’application de topiques, tels que cataplasmes de farine de graines de lin, on pare le pied comme à l’ordinaire, en ayant le soin, toutefois, de raccourcir la pince autant que possible et de respecter les talons et les barres.

Puis, à l’aide de la rainette, on pratique une rainure assez profonde entre la base de la fourchette et les arcs-boutants. Cette sorte de cannelure est destinée à recevoir les crochets du désencasteleur et un peu en avant de ceux-ci les pinçons du fer.

Préparation du fer. — Le maréchal commence par refouler les éponges du fer, en ayant le soin de laisser leur rive interne un tant soit peu plus forte que l’externe ; puis il l’ajuste et le fait porter, comme dans les conditions ordinaires, en lui donnant toutefois un excédant de largeur égal au degré de dilatation qu’on veut obtenir (ce degré varie de 1/2 à 1 centimètre). En second lieu, après avoir coupé l’angle interne de chaque éponge, on fait chauffer celle-ci à blanc, puis, à l’aide d’un petit marteau à panne, on étire des pinçons assez forts à leur base, et qui vont en s’amincissant jusqu’au sommet. La distance entre les deux pinçons devra représenter celle qui sépare les barres, plus le degré de dilatation qu’on veut obtenir. Quand on s’est rendu compte avec un compas, ou à la seule inspection de la bonne disposition des pinçons, on refroidit le fer et on se prépare pour le fixer sur le pied. On met le désencasteleur en place en engageant ses crochets assez pro-