Page:Viguier - De l’encastelure.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’un cône renversé. Les talons convergent l’un vers l’autre, à tel point que les arcs-boutants se touchent, se chevauchent même. Par suite de ce rétrécissement de la circonférence plantaire, la sole devient concave ; la fourchette est considérablement diminuée de volume, son corps est atrophié, amaigri ; ses lacunes ont presque disparu, et de leur fonds suinte assez souvent un liquide purulent d’une couleur grise ou noirâtre et d’une odeur infecte.

L’encastelure, au lieu d’affecter, les deux quartiers du même pied, se borne quelquefois à l’un des deux, soit l’externe, soit l’interne ; on la dit alors unilatérale. On conçoit que dans ce cas les symptômes précités se remarquent seulement du côté où est le mal.

Il est des symptômes généraux qui peuvent accompagner toutes les variétés que nous venons de décrire ; tels sont : la sécheresse, la consistance éburnée de la corne dans ses couches superficielles, la réduction du périople, des glômes de la fourchette en une espèce de détritus farineux, l’aspect rugueux, les cercles de la parois, le fendillement, la coloration rougeâtre de la sole, des barres en talons. Quelquefois la corne de la fourchette, des barres se décolle aux points où le suintement plus haut signalé se produit. Beaucoup de pieds ainsi déformés ne sont pas l’objet des soins du propriétaire tant que la claudication n’existe pas, comme aussi il arrive qu’un pied n’est presque pas déformé, qu’il n’a éprouvé qu’un faible resserrement, et cependant la claudication apparaît : dans tous les cas, c’est lorsque les parties vives trop comprimées par la corne deviennent douloureuses que se manifeste la boiterie.

La claudication varie beaucoup dans son degré : l’animal feint ou il boite tous bas ; entre ces deux extrêmes, toutes les nuances sont possibles. Lorsqu’un seul membre est malade