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éléments dont se nourrit l’ongle, ne peut y affluer en assez grande quantité. De là diminution des éléments servant à la transpiration de la corne, et partant, atrophie, petitesse du sabot qui se resserre davantage, et devient une cause permanente de l’encastelure. Le manque d’exercice, en ralentissant la circulation, favorise le développement de cette altération.

On a remarqué que les chevaux venus d’Orient dans nos pays étaient presque tous atteints de cette maladie. Des explications bien différentes ont été fournies pour la démonstration de ce fait. J’adopterai toutefois celles de M. Lafosse. « En Asie, en Afrique, dit cet auteur, point ou peu de routes propres à la circulation des voitures ; aujourd’hui, comme aux temps bibliques, on y voyage sur des montures. Le cheval n’est point condamné au régime cellulaire ; le repos prolongé lui est inconnu, il passe la nuit à la belle étoile, libre ou au piquet, sur l’herbe fraîche ou sur le sable, corps poreux qui s’imprègne facilement de l’humidité des nuits, ou que le cheval détrempe de son urine ; le sabot trouve donc, au dehors, une certaine somme d’humidité ; mais c’est surtout aux parties qu’il renferme qu’il en emprunte. Dans un mouvement de va-et-vient continuel, le pied admet aisément le sang pendant le lever, car alors la sole et le biseau cessent de presser sur la membrane veloutée et sur la cutidure ; les artères ne se trouvent plus comprimées là où elles abordent au pied, entre l’os coronaire, les fibro-cartilages et la corne ; les ondes sanguines se répandent partout sans obstacle, et fournissent largement à tous les besoins de la nutrition et des sécrétions. »

Dans nos contrées, le cheval oriental est tenu en stabulation permanente, et ne sort que pour une courte promenade, ou pour servir la jument qui l’attend. Il est l’objet d’une