que la seule pièce qui ait montré une voie nouvelle en France est Chatterton : il y reviendra en 1839 (Scritti editi e inediti, XVI, 260) ; traduite en italien dès la fin de 1835, la pièce de Vigny était encore adaptée par C. Zanobi Cafferuci (Naples, 1841), alors que l’année 1838 avait vu lancer à Milan un Teatro completo di Vigny, traduit par Gaetano Barbieri.
En Allemagne, où Stello avait trouvé un accueil assez favorable et peut-être un traducteur (cf. Revue de littérature comparée, 1926, p. 507), l’édition Schlesinger suscite un important article de G. G[uhrauer] dans le Literar. Zodiacus de juillet 1835. D’autre part, des périodiques de la Jeune-Allemagne, les Didaskalia du 20 mars, le Phönix du 7 mars 1835, font une place à une œuvre qui intéresse la condition des poètes dans n’importe quel pays.
L’Angleterre avait cependant assez peu réagi à cette pièce d’une exactitude contestable. J. Stuart Mill (Westminster Review, avril 1838, t. XXIX) observe que « Chatterton reproduit le thème de Stello avec des caractères plus développés et des contours mieux remplis », mais croit que « le genre narratif convient mieux au génie de Vigny que le genre dramatique », tout en reconnaissant que cet écrivain, fort éloigné de l’impassibilité de Goethe, prend à cœur les problèmes de la vie actuelle et leur apporte son remède.
En décembre 1853, Vigny résumait ainsi, à vue d’horizon, la diffusion de ses œuvres :
À défaut des traductions anglaises, dont nous ne trouvons pas trace, il faut ajouter à ce dénombrement la traduction allemande de Fenneberg (1850) et la version portugaise de J. M. da Silva en 1857. La traduction d’Ostrowski en polonais est de 1861, mais c’est en français que Barante voyait, à Saint-Pétersbourg, jouer Chatterton avec Mlle Bombier. C’est encore en Italie que le sillage extérieur de l’œuvre s’est durablement marqué : en 1913 paraît une nouvelle traduction