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CHATTERTON.


SCÈNE IV.

CHATTERTON, LE QUAKER, KITTY BELL.
LE QUAKER, à Kitty Bell.
Il prend la main gauche de Chatterton et met sa main sur le cœur de ce jeune homme.

Les cœurs jeunes, simples et primitifs ne savent pas encore étouffer les vives indignations que donne la vue des hommes. — Mon enfant, mon pauvre enfant, la solitude devient un amour bien dangereux. À vivre dans cette atmosphère, on ne peut plus supporter le moindre souffle étranger. La vie est une tempête, mon ami ; il faut s’accoutumer à tenir la mer. — N’est-ce pas une pitié, mistress Bell, qu’à son âge il ait besoin du port ? Je vais vous laisser lui parler et le gronder.

KITTY BELL, troublée.

Non, mon ami, restez, je vous prie, John Bell serait fâché de ne plus vous trouver. Et d’ailleurs, ne tarde-t-il pas à monsieur de rejoindre ses amis d’enfance ? Je suis surprise qu’il ne les ait pas suivis.

LE QUAKER.

Le bruit t’a importunée bien vivement, ma chère fille ?

KITTY BELL.

Ah ! leur bruit et leurs intentions ! Monsieur n’est-il pas dans leurs secrets ?