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Prusse qui s’en est bien trouvé de son bon accueil à vos Poètes ? Il a cru me jouer un tour en accueillant Voltaire comme il l’a fait : il m’a fait grand plaisir en m’en débarrassant, et il y a gagné des impertinences qui l’on forcé de faire bâtonner ce petit monsieur-là. — Vraiment, parce qu’ils habillent des à peu près philosophiques et des à peu près politiques en figures de rhétorique, ils croient pouvoir, en sortant des bancs, monter en chaire et nous prêcher ! »

Il s’arrêta ici et continua plus gaiement :

« Il n’y a rien de pis qu’un sermon, Docteur, et je m’en laisse faire le moins possible ailleurs qu’à ma chapelle. Que voulez-vous que je fasse pour votre protégé ? Voyons : que je le pensionne ? Qu’arrivera-t-il ? Demain il m’appellera Mars, à cause de Fontenoy, et nommera Minerve cette bonne petite mams’elle de Coulanges, qui n’y a aucune prétention. »

(Je crus qu’elle se fâcherait. Elle ne sourcilla pas. Elle jouait avec son éventail.)

« Dans deux jours il voudra faire l’homme