Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/388

Cette page n’a pas encore été corrigée

Là-dessus, il retroussa sa moustache et tourna le dos.

« Autrement, ajouta-t-il, ordonne le feu toi-même aux artilleurs, et je ne soufflerai pas. »

Henriot le prit au mot. Il vint droit à Blaireau :

« Canonnier, dit-il, je te connais. »

Blaireau ouvrit de grands yeux hébétés et dit :

« Tiens ! il me connaît !

— Je t’ordonne de tourner la pièce sur le mur là-bas, et de faire feu. »

Blaireau bâilla. Puis il se mit à l’ouvrage, et d’un tour de bras la pièce fut braquée. Il ploya ses grands genoux, et en pointeur expérimenté ajusta le canon, mettant en ligne les deux points de mire vis-à-vis la plus grande fenêtre allumée du château.

Henriot triomphait.

Blaireau se redressa de toute sa hauteur et dit à ses quatre camarades, qui se tenaient à leur