Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/289

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il sortit de là brusquement.

« Mon père n’est pas si prudent, dit-il avec ironie. Il s’expose, lui. Il est allé ce matin lui-même chez Robespierre demander ma liberté.

— Ah ! grand Dieu ! m’écriai-je en frappant des mains, je m’en doutais. »

Je pris vivement mon chapeau. Il me saisit le bras.

« Restez donc, cria-t-il ; elle est sans connaissance. »

En effet, madame de Saint-Aignan était évanouie.

Mademoiselle de Coigny s’empressa. Deux femmes qui restaient encore vinrent les aider. La geôlière même s’en mêla pour un louis que je lui glissai. Elle commençait à revenir. Le temps pressait. Je partis sans dire adieu à personne et laissant tout le monde mécontent de moi, comme cela m’arrive partout et toujours. Le dernier mot que j’entendis fut celui de mademoiselle