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que je reculerais devant ma résolution si je vous voyais pleurer.

Je vous laisse tous mes livres, tous mes parchemins et tous mes papiers, et je vous demande en échange le pain de ma mère, vous n’aurez pas longtemps à le lui envoyer.

Voici la première page qu’il me soit arrivé d’écrire avec tranquillité. On ne sait pas assez quelle paix intérieure est donnée à celui qui a résolu de se reposer pour toujours. On dirait que l’Eternité se fait sentir d’avance, et qu’elle est pareille à ces belles contrées de l’Orient dont on respire l’air embaumé longtemps avant d’en avoir touché le sol.

Thomas Chatterton. »