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SOUVENIRS

ché, mon ami ; tout cela est naturel. Et à présent je ne sais comment vous pouvez croire que je regrette rien, quand je suis avec vous pour vous aider à vivre, ou pour mourir avec vous si vous mourez.

Elle disait tout cela d’une voix si douce qu’on aurait cru que c’était une musique. J’en étais tout ému et je dis :

— Bonne petite femme, va !

Le jeune homme se mit à soupirer en frappant du pied et en baisant une jolie main et un bras nu qu’elle lui tendait.

— Laurette, ma Laurette ! disait-il, quand je pense que si nous avions retardé de quatre jours notre mariage, on m’arrêtait seul et je partais tout seul, je ne puis me pardonner.

Alors la belle petite pencha hors du hamac ses deux beaux bras blancs, nus jusqu’aux épaules, et lui caressa le front, les cheveux et les yeux, en lui prenant la tête comme pour l’emporter et le cacher dans sa poitrine. Elle sourit comme un enfant, et lui dit une quantité de petites choses de femme, comme moi je n’avais jamais rien entendu de pareil. Elle lui fermait la bouche avec ses doigts pour parler toute seule. Elle disait, en jouant et en prenant ses longs cheveux comme un mouchoir pour lui essuyer les yeux :

— Est-ce que ce n’est pas bien mieux d’avoir avec toi une femme qui t’aime, dis, mon ami ? Je