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utumé, moi, il l’a bien fallu. Mais cela ne durera plus bien longtemps ; je sens mes jambes trembler sous moi et s’amaigrir. Pour la quatrième fois, j’ai demandé le repos à lord Mulgrave, et il m’a encore refusé ; il m’a écrit qu’il ne sait comment me remplacer. Quand je serai mort, il faudra bien qu’il trouve quelqu’un cependant, et il ne ferait pas mal de prendre ses précautions. — Je vais rester en sentinelle dans la Méditerranée ; mais vous, my child, ne perdez pas de temps. Il y a là un sloop qui doit vous conduire. Je n’ai qu’une chose à vous recommander, c’est de vous dévouer à un Principe plutôt qu’à un Homme. L’amour de votre Patrie en est un assez grand pour remplir tout un cœur et occuper toute une intelligence.

— Hélas ! dis-je, milord, il y a des temps où l’on ne peut pas aisément savoir ce que veut la Patrie. Je vais le demander à la mienne. »

Nous nous dîmes encore une fois adieu, et, le cœur serré, je quittai ce digne homme, dont j’appris la mort peu de temps après. — Il mourut en pleine mer, comme il avait vécu durant quarante-neuf ans, sans se plaindre, ni se glorifier, et sans avoir revu ses deux filles. Seul et sombre comme un de ces vieux dogues d’Ossian qui gardent éternellement les côtes d’Angleterre dans les flots et les brouillards.

J’avais appris, à son école, tout ce que les