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grenadiers. Ils étaient debout, gravement, le menton appuyé sur le canon de leurs fusils. Quelques jeunes gens s’étaient assis sur leurs sacs, plus fatigués de la journée que les autres. Tous se taisaient et s’occupaient froidement de réparer leur tenue et de la rendre plus correcte. Rien n’annonçait l’inquiétude ou le mécontentement. Ils étaient à leurs rangs, comme après un jour de revue, attendant les ordres.

Quand nous fûmes assis, notre vieux camarade prit la parole, et à sa manière me raconta trois grandes époques qui me donnèrent le sens de sa vie et m’expliquèrent la bizarrerie de ses habitudes et ce qu’il y avait de sombre dans son caractère. Rien de ce qu’il m’a dit ne s’est effacé de ma mémoire, et je le répéterai presque mot pour mot.