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Là, près d’un chêne, assis sous la vigne pendante. Des livres préférés j’assemble le conseil ; Là , l’octave du Tasse et le tercet de Dante Me chantent VAngelus à l’heure du réveil. De ces deux chants naquit le sonnet séculaire. J’y pensais, comparant nos Français au Toscan. Vos sonnets sont venus parler au solitaire. Je les aime et les roule , ainsi qu’un talisman Qu’on tourne dans ses doigts, comme le doux rosaire, Le chapelet sans fin du santon musulman. 15 avril 1852.

ELEVATIONS.

Douze pièces devaient composer un recueil intitulé Elévations,. conçu d’assez bonne heure, annoncé après le volume de 1829 et resté à l’état de projet. «J’ai nommé ces poèmes Elévations, parce que tous doivent partir de la peinture d’une image toute terrestre pour s’élever à des vues d’une nature plus divine et laisser (autant que je le puis faire) l’âme qui me smvra dans des régions supérieures : la prendre sur terre et la déposer aux pieds de Dieu. » Dans les Soirées de Saint-Pétersbourg de J. de Maistre, les interlocuteurs du 7’ Entretien songeaient à des «Elans philosophiques» auxquels devaient peut-être correspondre, dans un modelynque, ces «élévations» ou «élévations divines», comme il arrive parfois à Vigny d’écrire. Les Elévations de Bossuet sur les mystères , d’autre part, n’étaient peut-être pas ignorées de l’auteur d’Eloa. Dès le 7 novembre 1826, Vigny ébauche un de ces poèmes, «étant malade».

J’ai rêvé que j’étais mort et que j’allais à Dieu.


ELEVATION.

Dis-moi la main qui t’enlève,
O mon âme ! et dans un rêve