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LES DESTINÉES.

Pâle et portant au sein un faible enfant qui pleure ;
Sur un sapin tombé, pont tremblant qu’elle effleure,
Elle passe, et sa main tient sur l’épaule un poids
Qu’elle baise ; autre enfant pendu comme un carquois.
Malgré sa volonté, sa jeunesse et sa force,
Elle frissonne encor sous le pagne d’écorce
Et tient sur ses deux fils la laine aux plis épais,
Sa tunique et son lit dans la guerre et la paix.
— Après avoir longtemps examiné les herbes
Et la trace des pieds sur leurs épaisses gerbes
Ou sur le sable fin des ruisseaux abondants,
Elle s’arrête et cherche avec des yeux ardents
Quel chemin a suivi dans les feuilles froissées
L’homme de la Peau-Rouge aux guerres insensées.
Comme la lice errante, affamée et chassant,