Page:Vigny - Les Destinées, Lévy, 1864.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.
181
L’ESPRIT PUR.

Des beaux cerfs qu’ils lançaient des bois héréditaires
Jusqu’où voulait la mort les livrer à leurs coups ;
Suivant leur forte meute à travers deux provinces,
Coupant les chiens du Roi, déroutant ceux des princes,
Forçant les sangliers et détruisant les loups ;

IV

Galants guerriers sur terre et sur mer, se montrèrent
Gens d’honneur en tous temps, comme en tous lieux, cherchant
De la Chine au Pérou les Anglais, qu’ils brûlèrent
Sur l’eau qu’ils écumaient du levant au couchant ;
Puis, sur leur talon rouge, en quittant les batailles,
Parfumés et blessés revenaient à Versailles
Jaser à l’Œil-de-bœuf avant de voir leur champ.