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III

Car elle était princesse, et maintenant qu’est-elle ?
Nul ne l’oserait dire et n’ose le savoir.
On a rayé le nom dont le monde l’appelle.
Elle n’est qu’une femme et mange le pain noir,
Le pain qu’à son mari donne la Sibérie ;
Et parmi les mineurs s’assied pâle et flétrie,
Et boit chaque matin les larmes du devoir.

IV

En ce temps-là, ma sœur, sur le seuil de sa porte,
Nous dit : « Vivez en paix, je vais garder ma foi.