Page:Vigny - Les Destinées, Lévy, 1864.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
LE MONT DES OLIVIERS.

Comment tout s’y détruit et tout s’y renouvelle,
Pourquoi ce qui s’y cache et ce qui s’y révèle ;
Si les astres des cieux tour à tour éprouvés
Sont comme celui-ci coupables et sauvés ;
Si la terre est pour eux ou s’ils sont pour la terre ;
Ce qu’a de vrai la fable et de clair le mystère,
D’ignorant le savoir et de faux la raison ;
Pourquoi l’âme est liée en sa faible prison ;
Et pourquoi nul sentier entre deux larges voies,
Entre l’ennui du calme et des paisibles joies
Et la rage sans fin des vagues passions,
Entre la léthargie et les convulsions ;
Et pourquoi pend la Mort comme une sombre épée
Attristant la Nature à tout moment frappée ;
Si le juste et le bien, si l’injuste et le mal