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LES DESTINÉES.

II

Jésus disait : « Ô Père, encor laisse-moi vivre !
Avant le dernier mot ne ferme pas mon livre !
Ne sens-tu pas le monde et tout le genre humain
Qui souffre avec ma chair et frémit dans ta main ?
C’est que la Terre a peur de rester seule et veuve
Quand meurt celui qui dit une parole neuve ;
Et que tu n’as laissé dans son sein desséché