7 DÉCEMBRE. — Ce matin, on m’annonce M. de Jennison, l’ambassadeur de Bavière, comme je me levais à midi, ayant passé la nuit à écrire.
Il m’attend dans mon salon, et, peu après que j’y suis entré, aborde la question qui l’amène et que depuis longtemps il méditait peut-être :
— Je viens de Bavière ; j’y suis allé à la hâte, près de ma mère qui était malade ; elle est sauvée.
Je lui réponds par l’histoire de la mienne, qui est chez moi guérie, heureuse, choyée, à quatre-vingts ans.
— Voulez-vous me rendre un service ?
— De tout mon cœur, s’il s’agit de vous être agréable personnellement.
— Le roi de Bavière a un fils de vingt-six ans, son héritier. Le prince royal de Bavière désirerait entrer en correspondance avec vous. Lui répondriez-vous, s’il le faisait ?
Je me suis tù un moment et lui ai dit :
— Ce que vous me demandez est, je puis le dire, un service véritable, car il faudrait que chaque journée eût quarante-huit heures, et le temps me manquera. Cependant, si vous voulez me donner une assurance importante, j’y consentirai ; cette assurance est que ni dans le présent ni dans l’avenir le prince ne se croira obligé de m’en témoigner sa gratitude par autre chose qu’une lettre de lui. Sans cela, ce serait un traité, un marché.
Il m’a interrompu vivement, en me serrant les mains.