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Comme aux fils de Léda la flamme est sur leur tête ;
Les Grecs les ont parés pour quelque grande fête :
C’est celle de la Grèce et de la liberté ;
Le signal de nos feux à leurs yeux est porté.

Quittez vos trônes d’or, Nations de la terre ;
Entourez-vous et dépouillez le deuil ;
Votre sœur soulève la pierre
Qui la couvrait dans son cercueil.
À la fois pâle, faible et fière,
Ses deux mains implorent vos mains ;
Ses yeux, que du sépulcre aveugle la poussière,
Vers ses anciens lauriers demandent leurs chemins.
La victoire la rendra belle ;
Tendez-lui de vos bras les secours belliqueux,
Les Dieux combattaient avec elle ;
Êtes-vous donc plus grandes qu’eux ?
Du moins contre la Grèce, ô n’ayez point de haine !
Encouragez-la dans l’arène ;
Par des cris fraternels secondez ses efforts ;
Et, comme autrefois Rome en leur sanglante lutte,