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Hélas ! lorsqu’un serpent est mort dans nue source,
D’une eau vive et limpide elle poursuit sa course ;
Mais son matin n’a plus de fécondes vapeurs,
Et le gazon s’abreuve à des trésors trompeurs ;
La reine-maiguerite a perdu sa couronne,
Le bleuet incliné de pâleur s’environne,
Et l’enfant qui, joyeux, vient et s’y rafraîchit,
Pleure et crie en fuyant, car son genou fléchit,
Son cœur traîne un feu sourd, une torture amère,
Et des maux dont jamais n’avait parlé sa mère.