Page:Vigny - Héléna, 1822.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Répondez, le pardon déjà vous est offert,
Dieu même…

le mourant.

Il est un Dieu ! j’ai pourtant bien souffert !

le prêtre.

Vous avez moins souffert qu’il ne l’a fait lui-même.
Votre dernier soupir sera-t-il un blasphème ?
Et quel droit avez-vous de plaindre vos malheurs,
Lorsque le sang du Christ tomba dans les douleurs ?
Ô mon fils ! c’est pour nous, tout ingrats que nous sommes,
Qu’il a daigné descendre aux misères des hommes.
À la vie, en son nom, dites un mâle adieu.

le mourant.

J’étais peut-être roi.